Conflit Diplomatique Entre Haïti et la République Dominicaine sur la Canalisation de la Rivière Massacre
En 2018, Haïti a lancé un projet d’envergure : la canalisation de la rivière Massacre. Cependant, cette initiative a rapidement pris une tournure controversée, devenant la source de vives tensions diplomatiques entre Haïti et la République Dominicaine.
Le but initial de ce projet ambitieux était de fournir de l’irrigation à plus de 3 000 hectares de la fertile Plaine de Maribahoux. Pourtant, sa mise en œuvre s’est révélée être un défi semé d’embûches et de désaccords profonds. Le plan initial du projet mettait en lumière un point critique : le canal, principalement construit en roche et en gabion, ne pourrait pas retenir l’eau indéfiniment. Cette limitation a immédiatement suscité des inquiétudes concernant la gestion de l’eau et les risques potentiels pour l’environnement.
La firme cubaine DINVAl a été chargée de la réalisation de cette entreprise colossale. Mais la controverse ne s’est pas arrêtée aux aspects techniques. En effet, la construction du canal est rapidement devenue un sujet politique et diplomatique brûlant.
Le gouvernement de la République Dominicaine a vivement critiqué la décision des autorités de Ouanaminthe, en Haïti, de construire ce canal, craignant qu’il puisse avoir des répercussions négatives sur son propre territoire. En réponse, la République Dominicaine a imposé des sanctions à Haïti, allant jusqu’à la fermeture des frontières et la suspension de la délivrance de visas.
Cette escalade des tensions entre les deux pays voisins a suscité des préoccupations à l’échelle régionale et internationale. Les experts en environnement ont également exprimé leurs inquiétudes quant aux éventuelles conséquences de la canalisation de la rivière Massacre sur les écosystèmes locaux et les populations riveraines.
